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Le bal des martingales

Un employé d'une société financière, plongé dans une vaine quête de la beauté, et qui s'essouffle. La fin de ses illusions ou le début d'une renaissance ?




L'auteur

Paul C. nous entraîne au fond de son personnage et de ses introspections. Un langage simple et sensible. Un tourbillon de situations et d'idées.

Un matin dans le hall, devant le distributeur à café,
sa main caressant son gobelet, il concède que la revue a commis ``une erreur'', demande de ne pas ``nourrir de rancune''.
Pour preuve de sa bonne volonté, voici une information intéressante.
Un important organisme financier, spécialisé dans la transformation d'actifs, recherche des scientifiques capables de modéliser les phénomènes boursiers. Le responsable des activités de marché est ``un ami''.
En disant ça, sa bouche s'est faite sirupeuse, presque gourmande. Rien de plus simple que de lui passer un coup de fil pour organiser un rendez-vous. Ses paroles ont fait mouche, se sont incrustées dans l'esprit. Retranscrites, elles auraient donné ceci: ``vous qui avez la hargne, qui êtes décidé à vous défoncer, lancé à fond sur l'autoroute du bonheur, avec au bout les feux éblouissants de la beauté qui s'annoncent. Libérez toute votre énergie et votre belle jeunesse. Suivez la voie que je vous indique''. La suite a été naturelle. Une belle moquette dans un immeuble de standing du triangle d'or des affaires, parcourue en retenant son souffle, vêtu d'un costume à coupe droite acheté quelques jours plus tôt sur les conseils d'une Agnès réjouie de jouer les conseillères vestimentaires. La poignée de main échangée avec le responsable des activités de marché, lorsqu'il s'est levé pour raccompagner jusqu'à la porte de son bureau, sa grande carcasse courbée au niveau des épaules néanmoins impressionnante, son visage bourru largement souriant, ses nombreuses rides tendues jusqu'à se fendre. Ensuite, les premières journées de travail. Les premiers matins à mettre la cravate, les premiers retours le soir, à peiner pour regagner la chambre de bonne, les jambes fébriles et fourbues en atteignant les dernières marches, dans un mélange d'épuisement et d'excitation qui empêche, parfois des heures durant, de trouver le sommeil.



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